vendredi 26 octobre 2012

TURBOREVIEWS! (Insufferable, Gupila, Yuri's Storiz, Azuria...)


Avant de commencer: Je serai présent à la Paris Comics Expo, tout ce week-end, avec mon bro Geoffo. (On aura notre stand au niveau de la 'Wip Agency' dans le plan de la salle).

Bon, ça c'est fait. Maintenant, venons-en au fait: les récits numériques/ turbomedias/ bd digitales ou va savoir comment vous voulez les appeler se font de plus en plus nombreux.
La création originale pour les supports numériques est là, mais il n'est pas toujours aisé de savoir où elle se trouve.
D'où l'idée d'une petite chronique que j'espère régulière pour rendre compte de ce qui se fait à ce niveau.

On commence par le turbocomic de mon boss, parce que je suis un fayot:

Insufferable. (épisodes 1 à 25)
Gratuit, hebdomadaire, tous les mercredis sur www.thrillbent.com. En Anglais.
Scénario: Mark Waid Dessin: Peter Krause Coloriste: Nolan Woodard Lettrage: Troy Peteri

Insufferable fait parti d'une trilogie de séries composée d'Irredeemable (déjà dessinée par Krause) et d'Incorruptible. Toutes fonctionnent sur le même principe: Et si le bon super-héros devenait méchant? Et si le méchant devenait un super-héros? Et pour la série qui nous intéresse: Et si le faire-valoir de notre super-héros était un authentique connard égoïste, narcissique et pas des plus futés?

Le sidekick en question, c'est Galahad, fils du super-héros old-school et Batman-like: Nocturnus. On a ici un double conflit: le super-héros pour qui le travail passe en premier face à un sidekick qui ne veut que la gloire, l'argent et les filles/ le père face à son fils.
On en est à 25 épisodes hebdomadaires (aucun retard/ fill-in jusqu'à présent), nous sommes toujours dans le coeur du sujet (le fils et le père réunis malgré leurs différents contre un ennemi encore inconnu) mais ça patine un peu

. On n'a pas toujours l'impression d'avoir un vrai épisode à savourer (c'est vraiment feuilletonesque pour le coup avec des petits morceaux d'histoire qui en formeront une plus grande une fois mis bouts à bouts), même si on peut noter une vraie amélioration au niveau des cliffhangers depuis quelques semaines.

Les effets dynamiques sont de mieux en mieux maîtrisés et bien moins timides qu'au départ, l'expérience étant acquise et mise à profit.

14/20. qualité professionnelle pour un contenu gratuit, régulier et adapté à la lecture sur tablette et smartphone. J'espère juste que niveau histoire, les choses vont s’accélérer un peu.



Gupila (épisodes 1 à 3)
Gratuit, mensuel, un lundi par mois sur www.spunchcomics.com. En Français.
Scénario, Dessin et Couleurs: Marco.

J'aime bien le style de dessin qui, comme toutes les BD anthropomorphiques humoristiques de ces dernières années, rappelle celui de Trondheim.
L'histoire est sympa (Un être humain -probablement le dernier sur cette planète peuplée d'animaux- est retrouvé par deux gardes et ramené à Mandmar), j'ai toujours eu une préférence pour les histoires "poisson hors de l'eau", donc j'espère que l'on verra comment le petit humain va s'adapter dans ce monde.
L'humour utilisé me paraît faible mais ça devrait passer auprès du grand public. Faire attention avec les private jokes (je suis le plus mal placé pour donner ce conseil, mais bon) qui prennent un peu trop de place par rapport au temps du récit (le monstre-mème pendant deux épisodes).
Contrairement à Insufferable, on a un peu plus la sensation d'avoir des épisodes avec des cliffs qui donnent envie de revenir (enfin, à part celui de l'épisode 2). Pas mal d'effets simples mais qui fonctionnent bien (le "sortir" du rêve en début d'épisode 3) mais surtout UN effet vraiment loupé, celui du début du 2!

J'ai eu l'impression au tout début que chaque personnage marchait sur le pied du précédent et l'écrasait. Il y avait sûrement mieux à faire pour avoir un effet de course/rapidité.

De manière générale, la répétition abusive de cases où on ne change que le dialogue à le don de me lasser, ça passe sur une série hebdomadaire, mais s'il faut que je revienne une fois par mois, j'attends un peu plus d'efforts. L'épisode 3 étant meilleur que les deux premiers, j'imagine que le rythme commence à être trouvé, ce qui est très encourageant.
Je sais pas où le mettre, mais j'aime beaucoup la couleur.
Un truc aussi que je signale, le site plante assez souvent (message "error" qui s'affiche).

12/20. Trois épisodes sympas, pas forcément convaincu dans l'ensemble mais j'attends de voir la suite car les bases de l'histoire sont intrigantes (et c'est quand même l'essentiel).


Debaser.
Une autre série Spunch Comics, par Rafchan, sur laquelle je ne vais pas m'attarder pour la simple et bonne raison qu'il s'agit juste de scans de BD papier présentés sous la forme d'un turbomedia.
C'est typiquement le genre de trucs qui ne tirent aucun parti du médium, de la pré-publication, avec le papier comme principal objectif.



Le Kloud. (Episode 1).
Gratuit, irrégulier. Disponible sur www.bdnag.com. En Français (et peut-être en Anglais, pas sûr)
Scénario, Dessin, Couleur: Pierre-Yves Gabrion.

Le Kloud est une histoire complète parue dans BD Nag.
De ce que j'ai compris de BD Nag, c'est censé être un magazine pour les 7 à 777 ans, mais cette histoire est plutôt faite pour les grands enfants fans de Dicentim et autres Pifgadgeteries.

Bon, c'est un peu chaud de résumer ce truc, tellement c'est méta. Je vais faire mon fainéant et copier coller le pitch officiel: "Que devenir lorsqu'on est la version bêta d'un personnage de jeu, oublié par ses créateurs dans le grand nuage informatique mondial?"

On suit donc un misérable et dépressif petit personnage de jeu, persécuté par la police du Kloud, représentée par un méchant petit flic. Bon, j'en parle mal, mais c'est bien, frais, ça rappelle Krazy Kat, ce qui n'est pas une mauvaise chose.

Et puis, une référence au Prisonnier, c'est toujours bon à prendre, dans le triste monde dans lequel nous vivons.

Les effets sont bien gérés, fluides (quelques petits chocs visuels quand même, avec une ou deux coupures violentes niveau montage).

14/20: De la belle ouvrage. Je lirai la suite avec grand plaisir.


Azuria. (Episode 1)
Gratuit, irrégulier. Disponible sur http://editionsinsolite.com. En Français.
Scénario: Millaji Dessin: Decamo

Mmm. Je suis partagé. On sent un gros gros potentiel et une capacité  mais pas mal de choses clochent: les animations qui sont bien faites techniquement mais qui ne fonctionnent pas (un personnage saute en plusieurs fois mais est "coupé en plein vol", ce qui casse le dynamisme), le récit manque un peu d'originalité pour le moment (et écrire une plâtrée de lignes pour expliquer le contexte de l'histoire, c'est vraiment à ne pas faire), un peu amateur dans l'écriture ("tu me gonfles", really?).

Mais sinon, ouais, je pense que tout est réuni pour obtenir un vrai bon truc avec le temps, il faut juste un peu plus de travail en amont (le souci des sauts aurait pu/dû être réglé au moment du storyboard).

11/20: Très joli, j'ai vraiment envie d'aimer parce qu'il y a du travail, mais j'espère un peu plus d'originalité et des effets mieux maîtrisés au niveau timing par la suite. Mais gros potentiel, vraiment.



Yuri's Storiz. (épisode 1)
Gratuit, irrégulier. Disponible sur http://zukuzu.fr/blog/. En Français.
Par Gabriel Zukuzu.

Un turbocomic réalisé avec le coeur et ça se sent.

Yuri, un gamin un peu concon, quitte sa ville en quête d'aventures. Et, parce que c'est un gamin un peu concon, il se retrouve coincé au fin fond d'un canyon.



Un début classique mais rigolo (assez bon timing pour les vannes), et une particularité qui fait tout le sel de la série: le lecteur peut choisir entre deux possibilités pour le prochain épisode. Par exemple, pour le second épisode, n'importe qui possédant un compte Facebook (c'est à dire, environ 1 milliard de personnes) peut voter pour que la caverne où se trouve Yuri en fin d'épisode 1 soit inondée ou qu'un éboulement de pierres écrase notre pauvre petit concon.

Ça empêche d'avoir une BD de façon régulière, forcément, mais c'est bien fun.

Un truc que je regrette: que ça ne soit pas en couleur, surtout quand on voit que Gabriel Zukuzu n'est pas manchot à ce niveau.

12/20. Bon début, des erreurs, des longueurs, mais on pardonne parce que c'est très engageant et interactif.



Avengers versus X-Men: Infinte #1.
Payant: 0,99 $, irrégulier. Disponible sur Comixology. En Anglais.
Scénariste: Mark Waid. Dessinateur: Stuart Immonen. Couleurs: Marte Garcia. Lettrage: Chris Eliopoulos.

Ma première vraie claque depuis les fameux premières BD diaporamas de Balak en 2009. Nova. Dans l'espace. Poursuivi par le Phoenix. Atterrissage en catastrophe en plein New-York.

A lui seul, cet épisode prequel surpasse l'ensemble du crossover estival de Marvel. Stuart Immonen, que j'aime d'amour, livre des dessins dynamiques pour un récit dynamique qui montre bien que les voyages dans l'hyper-espace, c'est pas forcément la panacée.

Encore aujourd'hui, je regarde ces magnifiques effets (destruction d'immeubles, flou d'ajustement) qui montrent clairement la voie pour l'acquisition d'une grammaire propre à la BD numérique (comprendre: le côté diamétralement opposé à Debaser).


17/20. Le Turbo comic à son zénith. LE truc à lire.




Voilà, c'est tout pour cette fois, on se retrouve un peu plus tard pour le troisième épisode de Pax Arena:






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